1981. Depuis cette date, aucun moteur n’a jamais grondé sur les sentiers du Zingaro. Le bitume n’y a pas sa place, les véhicules non plus, sauf pour les urgences ou les équipes en charge de la réserve. Quant aux chiens, même tenus en laisse, ils restent à l’écart du site, malgré ce que prétendent certains guides mal renseignés.
Les chemins qui sillonnent la réserve sont balisés, mais il faut s’y engager avec lucidité : la chaleur pèse vite, l’absence de fontaines surprend plus d’un visiteur mal préparé. Les horaires d’ouverture varient selon la période de l’année et, si la météo se dégrade, les criques peuvent fermer sans préavis, mieux vaut s’en souvenir avant de planifier une escapade.
La réserve naturelle du Zingaro : un écrin de biodiversité en Sicile
Sur près de sept kilomètres de côte accidentée, la réserve naturelle du Zingaro s’étend entre Scopello et San Vito Lo Capo. Première aire protégée de Sicile, ce recoin de l’ouest insulaire garde un caractère farouche. Ici, aucune route, aucune construction ne vient briser l’harmonie originelle du paysage.
Le sentier principal traverse une succession de milieux : maquis méditerranéen, orchidées en liberté, genévriers trapus, palmiers nains. Plus de 650 variétés de plantes s’y côtoient, et, pour qui sait observer, l’ombre d’un aigle de Bonelli ou la silhouette furtive d’un renard récompensent la patience. L’absence totale de béton ou de route rappelle à chaque pas le choix radical de cette zingaro réserve naturelle : préserver l’essentiel, laisser la nature primer.
Les criques de galets, Cala dell’Uzzo, Cala Berretta, Cala Capreria, jalonnent le littoral, seulement accessibles à pied. Ces anses protégées, serrées entre falaises, offrent un spectacle à la fois brut et apaisant. Au petit matin, la lumière rasante dévoile la clarté exceptionnelle de l’eau et les moindres détails du fond marin. Ces lieux, loin du tumulte, invitent à regarder, à apprendre, à respecter.
Repères sur le plan de la réserve
Pour mieux s’orienter, voici les principaux points de repère du site :
- Entrée sud : Scopello
- Entrée nord : San Vito Lo Capo
- Principales calas : dell’Uzzo, della Disa, Berretta, Capreria
- Sentiers balisés de 7 à 14 kilomètres
La naturelle zingaro impose ses règles : marcher ici, c’est prendre la mesure de la vulnérabilité de ces espaces, exposés autant aux aléas du climat qu’à la fréquentation humaine.
Quelles sont les activités incontournables à découvrir sur place ?
Le sentier côtier, véritable colonne vertébrale du Zingaro, permet d’appréhender la réserve dans toute sa splendeur. Long de sept kilomètres, il relie les deux accès principaux, de Scopello à San Vito Lo Capo. À chaque étape, le paysage change : falaises blanches, vallons tapissés de maquis, panoramas plongeants sur la mer. Les amateurs de randonnée y trouvent des parcours adaptés à leur niveau, du tracé classique aux variantes plus physiques qui grimpent à l’assaut des reliefs.
En avançant, les randonneurs croisent régulièrement des criques et plages isolées. Cala dell’Uzzo, Cala Berretta, Cala Capreria : ces recoins minéraux, sans accès routier, offrent des pauses bien méritées. Ici, pas de sable doré mais des galets ronds, une eau fraîche et cristalline, un calme presque total.
La réserve ne s’explore pas qu’en surface. Avec masque et tuba, on découvre un tout autre univers : entre les herbiers de posidonie et les rochers colonisés par les éponges, la vie marine foisonne. Le snorkeling y devient une aventure, à la portée de tous, sans avoir à s’éloigner du rivage.
Il n’est pas rare de croiser, à l’ombre des oliviers, des groupes qui prennent le temps de déjeuner face à la mer. L’ambiance est tranquille, bercée par les bruits de la nature. Parfois, au loin, un bateau de pêche rappelle que ces terres ont longtemps vécu au rythme de la mer. Des excursions maritimes, dûment autorisées, longent la côte et révèlent, depuis le large, l’ampleur des falaises et la majesté du site.
Accès, équipements et conseils pratiques pour organiser votre visite
L’entrée dans la réserve naturelle du Zingaro se fait exclusivement à pied, par deux portails : l’un au sud, près de Scopello, l’autre au nord, vers San Vito Lo Capo. Depuis Castellammare del Golfo, il faut compter une vingtaine de minutes en voiture pour rejoindre l’une ou l’autre extrémité. Sur ce secteur, la voiture reste le moyen de transport le plus simple : les bus restent rares et leur fréquence limitée. Chaque entrée propose un parking payant (non surveillé), mais les places s’envolent rapidement dès la belle saison.
Une fois le portail franchi, tout se fait à pied. Pas de navette, pas de route, pas de raccourci motorisé. Il est indispensable de prévoir une bonne réserve d’eau : la chaleur monte très vite, l’ombre se fait rare, et il n’existe ni buvette ni restaurant à l’intérieur, juste quelques aires de pique-nique sommaires. Les chemins, bien indiqués, restent accidentés : des chaussures fermées, robustes, sont vivement recommandées. L’improvisation se paie cher sur ces sentiers caillouteux.
- Entrées : Scopello (sud), San Vito Lo Capo (nord)
- Accès : voiture conseillée, parking payant
- Équipements : eau, chapeau, protection solaire, chaussures solides
- Horaires : variables selon la saison, consultez le site officiel avant de partir
La réservation reste facultative, mais l’été, il est sage d’arriver tôt si l’on veut profiter du calme. Quelques règles sont à connaître : les chiens ne sont pas admis, la baignade n’est tolérée que sur les plages indiquées, et il est interdit de cueillir plantes ou pierres. Préserver ce joyau passe par l’application de ces consignes simples, qui garantissent la pérennité du site.
Explorer les environs : villages, plages et trésors à ne pas manquer autour du Zingaro
À la sortie de la réserve naturelle du Zingaro, le village de Scopello retient l’attention avec ses ruelles étroites et son atmosphère préservée. Sa tonnara, vestige de la pêche au thon, fait face aux faraglioni, ces monolithes rocheux emblématiques. Ici, prendre un café en terrasse, c’est déjà goûter à une Sicile hors du temps, loin de la frénésie estivale qui gagne parfois les plages voisines.
En remontant vers le nord, San Vito Lo Capo dévoile sa plage lumineuse et son identité métissée. Les gourmands viennent y savourer le couscous de poisson, recette héritée des échanges méditerranéens. Entre ces deux pôles, le massif du mont Cofano offre des randonnées en surplomb, moins fréquentées mais tout aussi impressionnantes.
À l’est, Castellammare del Golfo s’étale en arc de cercle autour de son port animé. Les pêcheurs y accostent chaque matin, les restaurants servent des spécialités de la mer face à la baie. Et pour ceux qui rêvent d’îles, les ferries mettent Favignana et les îles Égades à portée de main : des eaux turquoise, des criques secrètes, une autre Sicile, à seulement deux heures du Zingaro.
- Scopello : ruelles, tonnara historique, faraglioni
- San Vito Lo Capo : plage, influences arabo-siciliennes, gastronomie
- Castellammare del Golfo : port, vie locale, escale vers les îles Égades
- Mont Cofano : sentiers, panoramas sauvages
La réserve du Zingaro et ses alentours dessinent un territoire où la nature impose le rythme, où chaque détour réserve une surprise. Ici, pas besoin de chercher l’authenticité : elle s’impose, brute et magnétique.


